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Sur les lieux de l'attentat |
Ce mardi, un
attentat dans le nord de Bogotá qui visait un ex-ministre a fait 5 morts et une
quinzaine de blessés. Le gouvernement accuse les FARC, mais d’autres voix
attribuent l’attentat aux paramilitaires.
Une bruyante détonation retentit. Margarita se précipite sur
le pas de la porte de son magasin. Elle jette un coup d’œil aux passants, tout
aussi perplexes qu’elle. 10 minutes plus tard, un flash info apparaît sur son
téléviseur. Un attentat vient de se produire à sept rues plus au nord. Le bilan
est lourd, 5 morts et plus d’une quinzaine de blessés.
L’attentat a eu lieu à 11h locale sur l’avenue Caracas, dans
le quartier de Chapinero – nord de la ville. Il visait l’ex-ministre Fernando
Londoño qui se trouvait bord d’une voiture blindée. L’explosion a tué un agent
de la sécurité, un policier et trois passants. L’ex-ministre a été conduit à
l’hôpital, où il serait hors de danger selon des sources policières.
Sur les lieux de l’explosion, une foule opaque se presse
contre les rubans jaune de la police. Les regards sont braqués vers un bus
calciné. Un vendeur ambulant, qui était présent sur les lieux, a été projeté
sur le sol par le souffle : “quand
j’ai relevé la tête, j’ai vu des gens courir partout et des corps sur le
bitume. La police est arrivée 10 minutes plus tard.”
Un attentat à la voiture piégée a été déjoué devant le siège
de la police ce matin. On soupçonne les FARC d’être responsables – forces
armées révolutionnaires de Colombie, guérilla active qui compte environ 9000
hommes. Une série d’attaques qui, selon les sources officielles, se
conjugueraient avec l’entrée en vigueur du Traité de Libre-Echange Colombie/Etats-Unis.
Un traité très controversé qui ouvre les portes de la Colombie aux capitaux
nord-américains.
Dans le magasin de Margarita, plusieurs personnes accusent
virulemment la guérilla, alors que d’autres attribuent l’attentat aux
paramilitaires – groupes armés actifs d’extrême-droite. Un homme fulmine :
“ce sont ces foutues guérillas, il y a
deux ans, elles ont posé une bombe à Radio Caracol, à quelques rues d’ici (attentat
qui n’avait fait aucun morts).”
Margarita nuance les propos : “les paramilitaires ont eux-aussi toutes les raisons de poser des bombes.
Le gouvernement ne pas tenu ses promesse lors de leur démobilisation”. Des
sources apparues dans Prensa Latina vont
dans ce sens. Selon elles, les peu d’aides attribuées aux paramilitaires démobilisés
entre 2002 et 2006 et l’extradition aux Etats-Unis des principaux leaders
paramilitaires seraient l’unes des raisons de l’attentat.