mercredi 16 mai 2012

Un mot pour la fin...



Voilà, l’aventure colombienne touche à sa fin. Sept mois après avoir foulé les terres parfumées de l’arôme des arepas, que rythme l’accordéon, dans lesquelles résonne parfois le chant des bombes, je reprends mon envol vers la France.
Les paysages remarquables qui façonnent la Colombie resteront gravés à jamais dans ma mémoire. Mais ce sont surtout des visages et des histoires qui demeureront. Je ne remercierai jamais assez ceux qui m’ont accueillis, ceux qui se sont confiés à moi. Ceux qui parfois étaient timides ou réticents et ceux qui étaient sincères et spontanés. Des femmes et des hommes ont livrés des souvenirs aussi cruels qu’envoutants. Et toujours, résonnait un cri de douleur : un cri contre une incursion paramilitaire dans un village isolé, contre l’impunité dont jouit un commandant de l’armée, contre une disparition forcée… Le conflit armé colombien structure les souvenirs et les articule les uns avec les autres.
J’espère avoir pu, à travers des textes, des images et des sons, rendre fidèlement hommage à ces souvenirs. Rendre hommage également à ceux que la guerre a volé trop vite et trop brutalement. Mais rendre aussi hommage aux vivants, aux résistants, aux anonymes, à ceux qui ne comprennent pas la violence dont ils sont victimes. Et ceux qui combattent cette violence au prix de leur vie.

mardi 15 mai 2012

Cinq morts dans un attentat à Bogotá : FARC ou paramilitaires ?

Conflit armé
Sur les lieux de l'attentat


Ce mardi, un attentat dans le nord de Bogotá qui visait un ex-ministre a fait 5 morts et une quinzaine de blessés. Le gouvernement accuse les FARC, mais d’autres voix attribuent l’attentat aux paramilitaires.

mardi 24 avril 2012

Pour une seconde indépendance

Marche Patriotique Colombienne
Sur la 7ème avenue. Derrière, le portrait de Gaitán
Ce lundi 23 avril, 1700 organisations sociales colombiennes et 135 délégations internationales orchestrent l'une des plus grandes marches pacifiques du pays. Dans les rues de Bogotá, plus de 80.000 personnes revendiquent l'émancipation de la Colombie de la domination économique et militaire étrangère. 

Promenade en images. 


lundi 23 avril 2012

Mobilisation peu convaincante de l’électorat français en Colombie

Élections présidentielles françaises

Dans le bureau de vote de l'ambassade française de Colombie (au centre, le consul)

A voté !”
Dans l’ambassade française de Bogotá, la célèbre formule résonne avant l’heure. Les 3300 électeurs de Colombie sont appelés à se rendre aux urnes la veille du scrutin en métropole. Sébastien Jondot, consul de France, éclaire cette anticipation : “c’est une façon d’éviter la démobilisation des électeurs. Les dernières élections présidentielles se sont déroulées le dimanche et certains ont été dissuadés par les résultats.”

vendredi 20 avril 2012

Le peuple se hisse aux sommets

Mouvement social

Banderole du Sommet des Peuples
Les 12, 13 et 14 avril à Cartagena (nord de la Colombie) s’est tenu le Sommet des Peuples. Impulsée par les mouvements sociaux, cette rencontre s’oppose au système économique défendu pendant le Sommet des Amériques et se veut le porte-voix des peuples américains.

vendredi 6 avril 2012

Piedad Córdoba : “Le dialogue politique est l’unique issue au conflit”

Libération des otages des FARC
Luiz Alfredo Moreno (otage tout juste libéré) et Piedad Córdoba (derrière avec le turban) sur le tarmac de l'aéroport de Villavicencio


Ce lundi 2 avril, les 10 derniers otages militaires des FARC ont été libérés. La libération, conduite par Piedad Córdoba, la Croix Rouge et le gouvernement brésilien, a pris fin à Villavicencio (Meta). Alors que le président Santos considère ce geste “respectable” mais “insuffisant”, l’ex-sénatrice Córdoba souhaite poursuivre le dialogue politique avec la guérilla.

vendredi 30 mars 2012

Pouvoir et paramilitaires à l’ombre des palmiers

Mort d’un leader paysan et de son fils dans le Chocó

Manuel Ruiz (semana.com)

Le 23 mars au soir, un groupe paramilitaire a exécuté Manuel Ruiz et son fils, Samir, près de la commune de Mutatá, dans le département du Chocó (nord-ouest de la Colombie). Les deux corps ont été retrouvés quelques jours plus tard dans le fleuve Pavarandó. Manuel Ruiz, leader d’un mouvement paysan, se battait pour que soient restituées des terres, usurpées pour des cultures d’huile de palme. Menacé depuis plusieurs mois, il avait cherché en vain la protection du gouvernement. 

mercredi 28 mars 2012

Réveil d’une terre sanglante

Anniversaire de la création de la zone humanitaire d’El Castillo
Les pierres des victimes 

Entre 1980 et 2006, le village d’El Castillo, dans le département du Meta, a subi une violente situation armée. Victimes de la richesse de leurs terres, plus de deux cents habitants ont été assassinés et trois mille ont été déplacés.
Le 24 mars 2006, 18 familles sont revenues sur leurs terres et ont créé une zone humanitaire. Six ans après, elles rendent hommage aux nombreuses victimes et consolident leur projet communautaire.  

mercredi 14 mars 2012

Timide pardon de l’armée colombienne

Belén, municipalité d’Inzá, département du Cauca



Le samedi 10 mars, l’armée a présenté pour la première fois des excuses publiques pour l’assassinat de civils. L’acte de pardon, très peu médiatisé, a eu lieu à Belén, où ont été tués Hortensia et Manuel en janvier 2006. Les familles, qui appréhendaient cette rencontre, ont rendu à nouveau hommage aux victimes et exprimé leur indignation. Les militaires, très discrets, ont quant à eux reconnu leur “erreur”. Cependant les familles ont jugé cet acte “insuffisant”. Elles exigent justice, vérité et réparation.

Assassinés pour une poignée d’or

San Antonio, municipalité d’Inzá, département du Cauca

Pour les assassins de l'Anglogold, ceci est un jeu, pour nous un cauchemar! Oui à la vie, non à la mine!
http://ecologia-tupajkatari.blogspot.com/

En 2005, la région de San Antonio a été vendue à une multinationale aurifère Sud-africaine. Les assassinats d’Hortensia et Manuel ont en réalité été perpétrés dans le but d’entrainer le départ volontaire des habitants. Cependant, l’acharnement de la communauté a porté ses fruits. Des nombreuses organisations l’ont soutenue et le mégaprojet minier est aujourd’hui paralysé.

mercredi 7 mars 2012

Le gouvernement colombien face à ses victimes

Marche du 6 mars contre les crimes d'Etat et crimes paramilitaires


Ce mardi 6 mars, plusieurs milliers de colombiens ont défilé dans les rues des plus grandes villes du pays. Unis pour rendre hommage aux victimes des crimes d’Etat et paramilitaires, ils ont également dénoncé la politique de restitution des terres, mesure phare du président Santos. Le gouvernement, hostile à cette attaque frontale, a essayé de discréditer le mouvement. Un mouvement impulsé par de nombreuses organisations de défense des Droits de l’Homme.

vendredi 2 mars 2012

Exécutions sommaires et éthique militaire

Quand la communauté de San Antonio réclame justice

Fidelina (gauche) coupure de presse relatant les événements de Belén (centre) et Luz Marina (droite)

Le 8 janvier 2006, à Belén, petit village du département du Cauca, l’armée nationale de Colombie exécuta Hortensia Cuchumbe et Manuel Pillumue, âgés de 17 et 21 ans. L’armée les présenta comme deux “guérilleros mort au combat”. Les familles des victimes ont, de leur côté, fermement démenti cette accusation. Des années plus tard, la justice a tranché en leur faveur et exigé que les militaires demandent pardon aux familles. 

jeudi 19 janvier 2012

Les plaies sanglantes de Las Palmas

Confession d’un village fantôme 
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Rue principale de Las Palmas
Violence paramilitaire

Plus de 10 ans après le déplacement de ses trois mille habitants par un groupe paramilitaire, le village de Las Palmas sort peu à peu du silence. Victime de son isolement et de la fertilité de ses terres, ce hameau en plein cœur des Montes de María, a subi de plein fouet le conflit armé colombien. Retour sur deux décennies de violence, de groupes armés et de corruption dans cette région montagneuse de la côte caraïbe. 


Réquisitoire d’une terre oubliée

Quand Santa-Lucía ressuscite Las Palmas
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La procession de Santa-Lucía

Il y a plus de 10 ans, le village de Las Palmas a été vidé par les paramilitaires, sous ordre de grands propriétaires terriens. Abandonné et envahi par la végétation, il est tombé dans l’oubli. Après la guerre, les habitants ont commencé à revenir et redonner vie à leur hameau d’origine. Mais malgré l’appui du gouvernement, Las Palmas peine à renaître.
Rencontre avec les palmeros le jour de leur fête annuelle.