Les 12, 13
et 14 avril à Cartagena (nord de la Colombie) s’est tenu le Sommet des Peuples.
Impulsée par les mouvements sociaux, cette rencontre s’oppose au système
économique défendu pendant le Sommet des Amériques et se veut le porte-voix des
peuples américains.
Debout sous un large ventilateur silencieux, Enrique Laza considère
gravement l’assemblée assise devant lui. “200
ans après notre indépendance, camarades, nous ne sommes pas totalement émancipés…”
Il marque une pause et s’écrie : “notre
pays est depuis trop longtemps une colonie des Etats-Unis ! Camarades,
nous sommes la vraie voix des Amériques !”
La voix des peuples
Ce weekend, la ville de Cartagena accueille le 6ème
Sommet des Amériques. L’événement, qui regroupe la majorité des dirigeants
américains, met en place et harmonise une politique américaine commune. Et pour
l’occasion, le centre de Cartagena a été soigneusement aseptisé. On débat
l’avenir du continent dans un fragment de ville scintillant et ultra-militarisé.
Mais à l’autre bout de la ville, la banlieue lointaine de
Cartagena est également en pleine effervescence. Le quartier populaire
Caracoles héberge le 5ème Sommet des Peuples. Impulsée par les
principaux mouvements sociaux colombiens, cette rencontre se veut l’alternative
au sommet des dirigeants.
Enrique Laza, porte parole de ce contre-sommet, fustige les
objectifs réels du Sommet des Amériques : “les dirigeants ne viennent pas combattre la pauvreté, ou défendre les
droits de l’homme, comme ils ont pu l’affirmer. Non. Ils viennent protéger les
intérêts économiques dictés par Washington. Une manière de consolider
l’impérialisme étatsunien.”
Le Sommet des Peuples souhaite donc apporter une alternative
au système économique établi depuis plusieurs décennies sur le continent. “Les politiques libérales ne fonctionnent
plus et la terre est à bout de souffle !” s’alarme E. Laza. “Nous dénonçons également la domination
militaire, sociale, politique, financière des Etats-Unis sur notre continent.
Les peuples doivent être souverains !”
“Le traité protège les multinationales”
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Tarcisio Mora |
Barack Obama quant à lui, qui voit la Colombie comme un
exemple de “développement”, se
réjouit de cet accord économique. De son côté, Santos maintient que l’apport de
capitaux étrangers sera la solution au chômage et à la pauvreté.
Leonel Vargas, porte parole du principal syndicat étudiant, n’affiche
pas le même optimisme : “notre système
éducatif sera encore plus influencé par le modèle de privatisation étatsunien.”
Javier Botero, vice-ministre de l’éducation et seul membre
du gouvernement présent au Sommet des Peuples, défend farouchement le traité :
“la Colombie a besoin d’un nouvel essor.
Le partenariat avec les Etats-Unis est nécessaire à notre développement”.
Le porte-voix des
revendications sociales
Si la voix des peuples semble presque imperceptible, les
acteurs sociaux possèdent les instruments pour l’amplifier. Le contre-sommet,
bien que peu médiatisé, se fait le porte-voix des nombreuses revendications sociales
du continent américain.
Pour Tarsicio Mora, il faut s’engouffrer dans la brèche de
la crise économique : “le modèle
économique et politique en place ne marche plus. La violence, la
discrimination, la pauvreté sont le produit de ce modèle. Ensemble nous pouvons
le briser.”
Cependant, la ratification du Traité de Libre Echange est un
nouvel obstacle auquel vont se heurter les mouvements sociaux. La vraie voix
des Amériques risque de résonner de nouveau.
Publication Rue89
Publication AgoraVox
Publication Le journal des Alternatives
Publication PASC
Publication Amérique24
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Reportage Contagioradio
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Interview complète (en espagnol uniquement)
Publication le Journal des Alternatives
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Diaporama