vendredi 30 mars 2012

Pouvoir et paramilitaires à l’ombre des palmiers

Mort d’un leader paysan et de son fils dans le Chocó

Manuel Ruiz (semana.com)

Le 23 mars au soir, un groupe paramilitaire a exécuté Manuel Ruiz et son fils, Samir, près de la commune de Mutatá, dans le département du Chocó (nord-ouest de la Colombie). Les deux corps ont été retrouvés quelques jours plus tard dans le fleuve Pavarandó. Manuel Ruiz, leader d’un mouvement paysan, se battait pour que soient restituées des terres, usurpées pour des cultures d’huile de palme. Menacé depuis plusieurs mois, il avait cherché en vain la protection du gouvernement. 

mercredi 28 mars 2012

Réveil d’une terre sanglante

Anniversaire de la création de la zone humanitaire d’El Castillo
Les pierres des victimes 

Entre 1980 et 2006, le village d’El Castillo, dans le département du Meta, a subi une violente situation armée. Victimes de la richesse de leurs terres, plus de deux cents habitants ont été assassinés et trois mille ont été déplacés.
Le 24 mars 2006, 18 familles sont revenues sur leurs terres et ont créé une zone humanitaire. Six ans après, elles rendent hommage aux nombreuses victimes et consolident leur projet communautaire.  

mercredi 14 mars 2012

Timide pardon de l’armée colombienne

Belén, municipalité d’Inzá, département du Cauca



Le samedi 10 mars, l’armée a présenté pour la première fois des excuses publiques pour l’assassinat de civils. L’acte de pardon, très peu médiatisé, a eu lieu à Belén, où ont été tués Hortensia et Manuel en janvier 2006. Les familles, qui appréhendaient cette rencontre, ont rendu à nouveau hommage aux victimes et exprimé leur indignation. Les militaires, très discrets, ont quant à eux reconnu leur “erreur”. Cependant les familles ont jugé cet acte “insuffisant”. Elles exigent justice, vérité et réparation.

Assassinés pour une poignée d’or

San Antonio, municipalité d’Inzá, département du Cauca

Pour les assassins de l'Anglogold, ceci est un jeu, pour nous un cauchemar! Oui à la vie, non à la mine!
http://ecologia-tupajkatari.blogspot.com/

En 2005, la région de San Antonio a été vendue à une multinationale aurifère Sud-africaine. Les assassinats d’Hortensia et Manuel ont en réalité été perpétrés dans le but d’entrainer le départ volontaire des habitants. Cependant, l’acharnement de la communauté a porté ses fruits. Des nombreuses organisations l’ont soutenue et le mégaprojet minier est aujourd’hui paralysé.

mercredi 7 mars 2012

Le gouvernement colombien face à ses victimes

Marche du 6 mars contre les crimes d'Etat et crimes paramilitaires


Ce mardi 6 mars, plusieurs milliers de colombiens ont défilé dans les rues des plus grandes villes du pays. Unis pour rendre hommage aux victimes des crimes d’Etat et paramilitaires, ils ont également dénoncé la politique de restitution des terres, mesure phare du président Santos. Le gouvernement, hostile à cette attaque frontale, a essayé de discréditer le mouvement. Un mouvement impulsé par de nombreuses organisations de défense des Droits de l’Homme.

vendredi 2 mars 2012

Exécutions sommaires et éthique militaire

Quand la communauté de San Antonio réclame justice

Fidelina (gauche) coupure de presse relatant les événements de Belén (centre) et Luz Marina (droite)

Le 8 janvier 2006, à Belén, petit village du département du Cauca, l’armée nationale de Colombie exécuta Hortensia Cuchumbe et Manuel Pillumue, âgés de 17 et 21 ans. L’armée les présenta comme deux “guérilleros mort au combat”. Les familles des victimes ont, de leur côté, fermement démenti cette accusation. Des années plus tard, la justice a tranché en leur faveur et exigé que les militaires demandent pardon aux familles.